L’Huilerie vise l’Hexagone

Gérants depuis un an et demi, Philippe et Bérangère Chatellier nourrissent de grandes ambitions pour l’Huilerie de Neuville qui allie tradition et modernité. La PME fête ses 175 ans en ouvrant ses portes au grand public ce week-end.

Charlotte Cresson

Le7.info

Rares sont les habitants de la Vienne à ignorer l’existence de l’Huilerie de Neuville. Il faut dire que la vieille dame -elle fête ses 175 ans cette année- s’est bâti une solide réputation. Anciennement Batard avant de prendre son nom actuel, la fabrique se maintient debout depuis 1850. Elle est aujourd’hui la dernière des treize huileries recensées dans la ville au début du XXe siècle. Si les puristes l’ont connue dans ses murs d’origine, au cœur du centre-ville de Neuville-de-Poitou, c’est bien aux abords de la très fréquentée départementale 347 qu’elle est implantée depuis 2012. Impossible de la manquer, et c’est bien l’objectif. Le bâtiment 
de 1 200m2 est moderne mais l’odeur de noisette et les machines d’un autre temps rappellent l’importance de la tradition. 
« La presse hydraulique date des années 1920 et la meule des années 1950 », indique avec fierté Philippe Chatellier, gérant de l’entreprise depuis un an et demi, « déjà ». Ici, tout est fait « à l’œil et à l’odeur » comme autrefois. Les anciens continuent également d’apporter leurs cerneaux de noix et la décantation se fait naturellement, dans des cuves. « L’artisanat est un point très important pour nous. C’est un gage de qualité qui permet d’obtenir une huile riche nutritivement », souligne la co-
gérante, Bérangère Chatellier. 


De l’ambition à revendre

Forte de ses neuf salariés, gérants inclus, l’Huilerie de Neuville ne se repose pas sur ses lauriers. « Elle n’était pas pérenne quand nous l’avons reprise. Nous avons une période probatoire de trois ans. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires s’élève à 1,2M€, nous sommes en ligne avec nos ambitions mais nous voulons continuer à grandir », 
reprend Philippe Chatellier. Les jeunes dirigeants ne ménagent pas leurs efforts pour dynamiser la PME. Refonte du site marchand, recrutement, communication, 
« coup de fraîcheur », nouvelle huile d’olive appréciée par le chef-pâtissier Pierre Hermé lui-même... Ses produits bien distribués en local, l’huilerie vise désormais un développement national. « Nous avons pas mal d’ambition. On vise le marché de l’épicerie et de l’épicerie fine en imaginant notamment des contenants dédiés. » 
Outre l’olive, venue étoffer la gamme d’huiles (colza, sésame, cacahuète, amande, pistache...), le vinaigre de myrtille a été relancé et de nouveaux contenants destinés aux professionnels sont en développement. Le 175e anniversaire a servi de « déclic » pour imaginer des portes ouvertes destinées au grand public samedi et dimanche. « Ce sera la toute première fois. Nous aimons accueillir le public. L’Huilerie appartient vraiment au patrimoine local », confie le gérant. Une valorisation de l’entreprise bien maîtrisée en somme.

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