Fonderie du Poitou alu : <br>vers une sortie de crise ?

Après le passage du ministre de l’Industrie Eric Besson à Ingrandes-sur-Vienne, l’heure est désormais à l’optimisme (mesuré) chez les salariés de la Fonderie du Poitou alu. Renault se serait engagé à rapatrier la fabrication de 600 000 culasses dans la Vienne et à investir dans une nouvelle machine d’usinage.

Arnault Varanne

Le7.info

Avant son passage devant le Tribunal de commerce de Nanterre, le 25 janvier, la Fonderie du Poitou alu (460 salariés) respire un peu mieux. « Nous sommes dans une phase plutôt ascendante, reconnaît Alex Jamain, délégué CFE-CGC au comité d’entreprise. Le fait que Nicolas Sarkozy nous ait reçus sur le tarmac de l’aéroport le 5 janvier a été déterminant… » Depuis cette date, le Tribunal de commerce de Nanterre a enregistré trois offres de reprise, celles du Français Arche, de l’Américain Aiken, ainsi que le plan de continuation du groupe Montupet.

Il se murmure qu’un quatrième acteur, en l’occurrence le groupe GMD, dont le siège est à Saint-Etienne, serait sur les rangs. Une délégation devrait d’ailleurs visiter demain l’usine d’Ingrandes-su-Vienne. Quelle que soit l’identité du futur repreneur, Eric Besson a répété, en marge de sa visite, que « l’Etat soutiendrait l’offre de reprise qui permettra de sauvegarder un maximum d’emplois et de conserver une activité industrielle».

Renault relocalise


Accompagné de René Ricol, coordinateur des dispositifs publics de soutien aux entreprises, le ministre de l’Industrie a par ailleurs annoncé plusieurs mesures susceptibles «d’assurer au repreneur un plan de charge satisfaisant». À commencer par le rapatriement, par Renault, de la fabrication de 600 000 culasses jusque-là usinées en Bulgarie. De sorte que le sous-traitant automobile fabrique au moins «900 000 culasses en 2013». La marque au losange devrait également investir dans une nouvelle machine d’usinage. «Carlos Ghosn (Ndlr : patron de Renault) s’y est engagé.» L’Etat, lui, a promis d’apporter des fonds «au titre de la réindustrialisation».

Ces annonces sont de nature à réjouir les salariés de la Fonderie du Poitou Alu, mobilisés depuis juillet dernier. Reste que beaucoup d’entre eux estiment que la meilleure solution consisterait à «être réintégrés dans le giron de Renault». «Si ce n’est pas le cas, il va falloir réfléchir à une diversification de nos activités, estime Alex Jamain. Il y a quatre ans, nous fabriquions 1,6 million de culasses et étions la tête dans le guidon. On a vu le résultat…»
 

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