Alain Weisz : « Chaque match <br>est une purge »

Avant d’affronter le PB86 samedi à Saint-Eloi, le coach du HTV Alain Weisz se livre sans détours. Les problèmes extra-sportifs, le couac de Cholet, l’affaire Dobbins… Confessions d’un entraîneur « désabusé ».

Arnault Varanne

Le7.info

Alain Weisz, comment expliquer la bérézina du week-end dernier contre Cholet (57-105) ?
«Je considère de match comme un naufrage, un abandon de navire. Cholet avait déjà gagné à la mi-temps… Mais je ne m’attendais pas à un tel écart. Prendre quarante-huit points à domicile, ce doit constituer un record dans la Ligue. J’avais pourtant insisté sur l’importance de cette rencontre pour les autres équipes. Là, on a faussé la lutte pour la Semaine des As. C’est inadmissible.»

De quelle manière abordez-vous ce déplacement à Poitiers ?
«On est tellement mal barrés que ce match est beaucoup plus important pour Poitiers que pour nous ! La dernière chance ? Je ne sais pas si les dés ne sont pas pipés depuis un bon moment. On est très mauvais depuis le départ d’Alexis Ajinça (Ndlr : parti en NBA puis revenu à Strasbourg) il y a un mois et demi. Nous rendons des copies indignes de la Pro A.»

Vu le contexte extra-sportif, la perte de trois joueurs en début de saison, l’histoire des trois points de pénalité, il n’y a tout de même pas de surprise…
«Au total, en six mois, nous nous sommes entraînés huit fois à dix… L’équipe est affaiblie depuis le début de saison. Et les joueurs qui nous ont rejoints depuis (Terrell, Roberts) n’ont pas joué en Pro A. Franchement, chaque match est une purge, aussi bien pour les spectateurs que pour moi.»

« À la place de Poitiers et du Havre, je serais furieux »

Samedi, vous retrouverez Tony Dobbins face à vous. Etiez-vous d’accord avec le blocage de sa lettre de mutation ?
«Je n’étais pas pour. Anthony avait un contrat de deux ans avec nous, son dossier de qualification a été refusé par la Ligue. À partir de là, il est parti un point c’est tout. Mais dans mon esprit, je le voyais plutôt rebondir en LegaDue (Ndlr : deuxième division italienne) comme il est Italo-Américain. C’est un très bon choix pour Poitiers et il sera réellement motivé face au HTV.»

Estimez-vous le PB86 capable de se maintenir en Pro A ?
«Poitiers est une véritable équipe avec des valeurs collectives, qui lui permettent d’être toujours dans les matchs. Badiane et Wright n’ont peut-être pas encore donné leur pleine mesure, mais Poitiers a la culture du maintien. Cette formation joue bien au basket et, à mon avis, va se maintenir en Pro A. Je ne suis pas inquiet pour eux…»

On vous sent totalement désabusé…
«Désabusé, c’est le bon terme. Désespéré, non, car il aurait fallu que nous ayons un jour espéré quoi que ce soit dans ce championnat. Quand on a perdu Dobbins, Zianveni, Gordon puis Krupalija, c’est devenu mission impossible. L'histoire des trois points ne change rien, le mal est fait.»

Il reste pourtant quinze matchs à jouer. Dans quel état d’esprit les abordez-vous ?
«J’espère surtout qu’on ne va pas fausser la lutte pour le maintien après avoir faussé celle pour la Semaine des As. Je suis gêné par rapport à nos adversaires. On a gagné face à Poitiers avec Ajinça et Krupalija et contre Le Havre avec Ajinça mais sans Boddicker en face. Si j’étais à la place de ces deux clubs, je serais furieux.»

photo François Pietrzak
 


Pratique
16e journée de Pro A, PB86 (15e, 3v-12d)-Hyères-Toulon Var (16e, 2v-13d), samedi 28 janvier, 20h à Saint-Eloi. Arbitrage de MM. Rosso et Amrani et Mme Julien.
 

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