SEeMax, l’IA et les œufs

Basée à la pépinière René-Monory de Châtellerault, SEeMax développe des solutions pour trier les œufs et contrôler leur qualité. Xavier Scholtz utilise même l’intelligence artificielle pour optimiser le tri !

Arnault Varanne

Le7.info

Xavier Scholtz ne touche plus terre. D’un salon et d’un pays à l’autre, le dirigeant de SEeMax est souvent sur la route. Pour la bonne cause. Depuis 2016, ce chef d’entreprise a rapatrié le siège social de la TPE qu’il dirige de Grenoble à Châtellerault. Mais cela ne l’empêche pas de rayonner loin, très loin même.  Son marché ? Les œufs. Sa plus-value ? Un système de contrôle qualité ultra-performant. En partenariat avec Sogeti high tech, la structure propose une machine de tri permettant de traiter entre 40 000 et 270 000 œufs... par heure.

Dans 40 pays

« Chaque œuf est photographié 36 fois en quelques millisecondes, dessus et dessous, explique-t-il. Notre système nous permet de déceler la moindre micro-fissure, salissure ou déformation. » Les algorithmes déterminent ensuite dans quelle « file » doit se diriger l’œuf en fonction de sa qualité. Les œufs de catégorie A sont considérés sans défaut, ceux de catégorie B -avec quelques défauts d’aspect- nourrissent l’industrie agroalimentaire, ceux de catégorie C sont jugés impropres à la consommation humaine. Une meilleure « qualification » permet aux professionnels de réaliser des gains considérables. A tel point que SEeMax (650 000€ de chiffre d’affaires en 2019) et Sogeti high tech, filiale de Capgemini, vendent leurs solutions en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, en Suisse, au Brésil, aux Etats-Unis, en Israël...

Des débouchés possibles

En arrivant à « déterminer le potentiel de fragilité d’un œuf à 80% », les deux industriels augmentent également les chances de leurs clients à l’export. Eux-mêmes sont très sollicités jusqu’en Corée du sud. Si les œufs à la sauce algorithmique se révèlent très digestes, la technologie pourrait tout à fait s’appliquer à d’autres produits. « Par exemples des pizzas dont on voudrait vérifier le nombre d’olives ou l’aspect », imagine Xavier Scholtz. On encore les fruits et légumes avec lesquels le consommateur ne transige pas sur l’aspect. En résumé, l’entrepreneur basé à la pépinière d’entreprises René-Monory, à Châtellerault, semble assis sur un tas d’or. Une poule aux œufs d’or ? 

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