Les affres de la Nouvelle fabrique écologique

Mise sur orbite en décembre dernier, la Nouvelle fabrique écologique chère à Ségolène Royal est aujourd’hui suspendue à la conclusion des experts en dépollution. Lesquels ont été mandatés pour examiner l’ex-site industriel de New Fabris sous toutes les coutures. Inquiétant ? Eléments de réponse…

Arnault Varanne

Le7.info

«Quand on aura des éléments, on vous les fera connaître ! » D’ordinaire, Jean-François Macaire est toujours prompt à renseigner la presse sur les actions engagées par la Région. Mais là, le vice-président en charge de la «croissance verte et des mutations écologiques » ne « sait pas ». Il ne connaît pas encore les conclusions des cabinets d’expertises diligentées par la collectivité pour connaître le degré de pollution de l’ancienne usine New Fabris (27 000 m2). «Personne n’est capable d’apporter la réponse. Il faut laisser du temps au temps », ajoute l’élu régional.

Le site ne focaliserait pas autant l’attention s’il ne devait accueillir la Nouvelle Fabrique écologique, portée sur les fonts baptismaux par la Région et la Communauté d’agglomération du pays châtelleraudais. Lancée le 16 décembre dernier, la Société publique locale « NFE » a justement vocation à recevoir de nouvelles activités industrielles (centrale photovoltaïque, pépinière d’entreprises...) liées à la croissance verte(*). À quel prix ? Tout l’enjeu est là.

Plus de 3M€ de travaux ?


On sait que la Région a racheté l’unité pour 850 000€ après « d’âpres négociations avec l’ancien propriétaire, qui en voulait plus de 4M€ » (dixit Jean-François Macaire). La belle affaire. Sa dépollution et sa réhabilitation pourraient cependant lui coûter une petite fortune. Sous couvert d’anonymat, un expert en dépollution estime que « les autorités publiques ont fait une bêtise en signant la convention d’achat sans analyses préalables ». Selon lui, cette négligence aura pour conséquence d’offrir « une valeur vénale négative au bien ». Il enchaîne : « Admettons que seulement la moitié de la superficie du bâtiment soit polluée. Avec un coût moyen de 250€ la tonne de terre à évacuer, les travaux s’élèvent déjà à 3,375M€.» On imagine d’ici le montant à réunir si la pollution en profondeur est avérée. En dépitde ces incertitudes, Jean-François Macaire fait front. « Vous croyez que ç’aurait été plus judicieux de laisser ce site en déshérence et d’en construireun autre à quelques centaines de mètres de là ? », interroget-il. La réponse est dans la question. Coûte que coûte, la Nouvelle fabrique écologique s’épanouira sur les vestiges de l’ancien équipementier automobile.

(*) Cette société publique locale est dotée d’un capital d’un million d’euros, 600 000€ ayant été injectés par la Région, 400 000€ par la CAPC.

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