Une sale habitude

Incapable d’enfoncer le clou lorsque Orléans lui tendait le marteau, le PB a une nouvelle fois perdu sur la fin un match qu’il devait cent fois gagner. Inquiétant…

Nicolas Boursier

Le7.info

Voilà qui commence à faire beaucoup. Beaucoup trop. L’absolution consentie il y a quinze jours, au soir d’une défaite « honorable » face à Gravelines, ne passera pas cette fois-ci. En subissant ce soir son troisième revers consécutif, le quatrième en cinq matches aux Arènes, le PB s’est sacrément mis dans la mouise. Que Vichy et Limoges aient subi le même châtiment est une bien maigre consolation. Car les Poitevins se devaient d’offrir le scalp d’Orléans à leurs toujours fidèles supporters. Au lieu de quoi un manque évident de lucidité en fin de match a, comme souvent cette saison, réduit a néant les illusions générales.

On se rappellera, de la première partie de ce match, que les prémices furent eux aussi hésitants. Badiane bridé par le tentaculaire Vaty, Wright en délicatesse avec sa mise à feu, le PB s'en remettait alors à son ardeur au combat et à la verve de Grant pour ne pas lâcher pied d'entrée. Quelques pertes de balles plus tard, Orléans se faisait une raison de ne pas avoir pris le large. Au soir du premier quart-temps, l'impétueux Fournier se payait même le luxe de renvoyer dos à dos deux formations jusque-là gênées aux entournures (14-14).

Le gamin revenait, d'ailleurs, armé des mêmes intentions, à l'amorce du deuxième acte. Au coeur d'un cinq « white and frenchie » inédit, aux côtés de Gomez, Costentin, Guillard et Devéhat. C'est pourtant par sa garde « black and Us » que l'Entente, elle, reprenait des couleurs. A l'image du minuscule Porter (1,68m), malin comme un singe pour semer compagnie à ses garde-chiourmes (23-27). Le positionnement d'Ona Embo à ses basques allait toutefois changer la donne en défense, l'entrée de Gunn la face de la première mi-temps. Son missile longue portée plantait ainsi une ultime banderille dans le cuir, enfin plus souple, de l'assaillant du Loiret (39-32 à la pause).
 
Porter enfonce le clou
 
Le coup de l'assommoir, pensait-on. Bernique ! Reynolds, Sy, puis ce bougre de Porter se mettaient en quatre pour empêcher l'EOL de sombrer. Le PB jouant sur le courant alternatif, le visiteur pointait carrément les doigts dans la prise (48-43, puis 52-48). Dans ce contexte, enlaidi par la sortie sur blessure de Campbell (entorse aux cervicales), l'ambiance ne pouvait se montrer qu'électrique. Elle devenait même suffocante lorsque Porter, encore lui, égalisait à 55-55. Il était dit que ce duel-là s'achèverait au couteau.

Qui allait avoir les meilleures lames ? Pas Badiane, dont le travail dans la raquette perdait en précision. Ni Wright, toujours en peine à mi-distance. Alors qui pour sauver la patrie ? A vingt-cinq secondes de la sirène, la question devenait brûlante, Reynolds ayant donné trois longueurs de bonus aux siens (62-65). Younger les annihilait bien mais Porter en remettait une couche. Une de  trop pour des Poitevins définitivement balbutiants. La bête blessée demandait la mise à mort. Le PB a, une nouvelle fois, été incapable de la donner.  L’habitude devient rengaine
Photos Seb Jawo
 
La fiche technique
À Poitiers (Les Arènes), PB 86-Orléans : 68-70. Mi-temps : 39-32 (14-14, 25-18, 13-16, 16-22). 4027 spectateurs. Arbitrage de MM. Bissang, Antiphon et Bretel.
 
La marque
PB86 : Ona Embo 9, Wright 8, Grant 7, Younger 11, Badiane 8, puis Guillard 5, Devéhat, Fournier 10, Gomez, Costentin, Gunn 10.
Orléans : Sy 11, Campbell 3, Curti 2, Reynolds 12, Vaty 7, puis Smith 4, Moerman 2, Porter 25, N'Doye 4.
 
Ils ont dit
Tommy Gunn (ailier du PB 86) : « Je suis énormément frustré. Il n’y a pas d’explication. On met beaucoup de cœur, mais hélas, on perd énormément de matches de moins de cinq points. Je ne comprends pas pourquoi on connaît des trous mentaux sur la fin. Ca fait beaucoup. Beaucoup trop. »

Carl Ona Embo (meneur du PB 86) : « C’est un match qu’on doit gagner. Mais au début du 3e et du 4e, on n’y arrive pas. Je ne sais pas ce qu’on doit travailler de plus. La lucidité dans les moments forts, ça ne se travaille pas à l’entraînement. Il va falloir s’accrocher et réfléchir à tout ça. »

Philippe Hervé (entraîneur d’Orléans) : « Nous avons su corriger en deuxième mi-temps nos grosses erreurs de la première et répondre à l’agressivité des Poitevins. Le combat a été rude, intense, mais nous avons été à la hauteur. Face à leur puissance sous le cercle, c’était impératif, car cette équipe-là est hyper dangereuse quand elle devient euphorique.»
 

À lire aussi ...