Le prix de la sécurité

Domotique et sécurité sont désormais à portée de smartphones. Dopé par les avancées technologiques, le domaine de la sécurité civile s’est nettement développé. Patrick Lanzafame, président de la GPMSE, fait le point.

Pierre Bujeau

Le7.info

Caméras de surveillance, détecteurs d’intrusion, alarmes connectées… Le marché de la sécurité regorge d’offres et de technologies en tous genres. Difficile de s’y retrouver, d’autant que chaque logement présente ses spécificités. Si la combinaison alarme et vidéosurveillance s’impose comme la base d’un dispositif efficace, encore faut-il investir dans du matériel de qualité. « En dessous de 
1 000€, posez-vous des questions », prévient Patrick Lanzafame, président du Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique (GPMSE). Plus important que l’équipement lui-même, le service d’installation et de conseil joue un rôle primordial. « Rien ne remplace une étude de risque personnalisée, réalisée par un professionnel habilité », insiste l’expert. Il met en garde contre certaines grandes enseignes du secteur. « Plus vous faites appel à de gros opérateurs, plus vous aurez des solutions standardisées. Leur priorité n’est pas de conseiller, mais de vendre. Les promotions, les kits en ligne ou les opérations commerciales sont rarement bon signe. On ne brade pas la sécurité. » Aujourd’hui, des acteurs comme Verisure, EPS ou Nexecur pèsent plus de 60% du marché, portés par une communication massive et une stratégie axée sur le prix. Patrick Lanzafame alerte sur les kits bon marché ou d’autres achetés en ligne sans accompagnement technique : 
« Mal installés, ces équipements peuvent être inefficaces, voire pire. Un détecteur d’intrusion placé derrière un meuble devient inutile, de surcroît il vous donnera une illusion de protection ».


Sécurité optimisée

Malheureusement, l’efficacité des équipements de sécurité n’est vérifiable que lors du passage à l’acte. D’où l’importance de faire appel à des installateurs certifiés, avec numéro d’habilitation et agrément CNPP(*). Si votre interlocuteur est primordial, la qualité de son dispositif de surveillance l’est aussi. Aujourd’hui, les caméras peuvent être équipées d'un système de « levée de doute », capable de confirmer à distance la menace d’un incident. Plus que la sécurité, ce dispositif peut vous permettre de faire de sérieuses économies. En cas de sollicitation non justifiée des forces de l’ordre, une amende pouvant atteindre 450€ peut être appliquée. Enfin, pour une protection maximale, ces équipements peuvent être connectés à un service de télésurveillance. Certes plus coûteux, ce dispositif permet à un opérateur de visualiser en direct ce qu’il se passe chez vous et d’avertir les forces de l'ordre en cas de besoin réel. Enfin, un point souvent négligé : 
« privilégiez les systèmes filaires ou indépendants du Wi-Fi ». 
Les brouilleurs d’ondes -vendus librement pour quelques dizaines d’euros- peuvent facilement neutraliser un dispositif connecté.


(*)Centre national de prévention 
et de protection.

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