Retour vers le savoir

La lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme s’inscrit depuis un quart de siècle au cœur des actions de l’association poitevine Alsiv.

Nicolas Boursier

Le7.info

Rue de la Clouère. Quartier des Couronneries. Au deuxième étage d’une bâtisse anonyme, la connaissance pose les jalons de la reconquête. Depuis vingt-quatre ans, l’association «Accéder à la lecture et aux savoirs indispensables à la vie» éduque ou rééduque les populations illettrées ou analphabètes à la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. «Ce sont deux publics différents, explique Marie-Cécile Lambert, présidente de l’Alsiv. L’illettré a, dans la très grande majorité des cas, déjà appris à lire mais a perdu avec le temps la pratique de cette lecture et de l’écriture.»

L’analphabétisme caractérise au contraire des populations de personnes qui n’ont jamais été scolarisées et n’ont de fait jamais appris à lire ou à écrire. «Ou, comme c’est souvent le cas chez nos apprenants, poursuit Mme Lambert, des ressortissants étrangers sachant s’exprimer par l’écrit et la parole dans leur langue natale mais ne connaissant rien du français.»

Une demande croissante


Le siège des Couronneries est une station d’aiguillage. Les formations qui y sont prodiguées sont ainsi dupliquées dans quatre autres postes avancés de la capitale régionale. «Au total, étaie la vice-présidente, Claudie Delelis-Fanien, nous avons deux coordinatrices-formatrices salariées et une trentaine de formateurs bénévoles qui interviennent dans les quartiers de la ville. Grâce au soutien des centres socio-culturels locaux, nous disposons ainsi de créneaux à La Blaiserie Bel-Air, à la MJC Aliénor d’Aquitaine pour les Couronneries, à Cap Sud Bellejouanne et aux Trois-Cités-Clos Gaultier.»

Trente bénévoles pour quatre heures de formation hebdomadaires en moyenne par individu : l’équation laisse perplexe. Et ne cesse d’obscurcir l’horizon de l’association. «Nous manquons assurément de moyens humains, convient Marie-Cécile Lambert. C’est d’autant plus inquiétant que la demande, elle, est exponentielle. Aujourd’hui, nous avons 130 personnes environ en formation. Mais il y en a autant, sinon plus, qui attendent à la porte.»
Le message est clair. Les bonnes âmes sont les bienvenues. «La bataille contre l’illettrisme ne pourra entrevoir d’issue favorable que s’il devient l’affaire du plus grand nombre.» A bon entendeur…

Les chiffres et contacts à retenir

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