Les Poitevins sont heureux

Sur une échelle de 1 à 10, les Poitevins placent leur “niveau de bonheur” en moyenne à 7, selon une étude menée par des étudiants de Poitiers. Autre enseignement : leur vie sociale les satisferait davantage que leur travail.

Romain Mudrak

Le7.info


Qu’est-ce que le bonheur ? Des générations d’élèves de Terminale ont planché sur cette question. A la fin du mois de février dernier, un dossier du magazine Le Point décrivait dans le détail les multiples raisons qu’ont les Poitevins d’avoir le “bourdon”. Et bien voilà une étude sérieuse qui devrait faire du bruit dans le Landerneau. Ou du moins dans le Poitou. Selon un sondage réalisé en ovembre et décembre 2009 sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes, les Poitevins sont globalement heureux.

La vie sociale plébiscitée

Ce constat est le fruit du travail des étudiants en 3e année d’Economie appliquée, supervisé par Olivier Bouba-Olga. Le même  enseignant qui, en 2009, expliquait par le chiffre pourquoi les Poitevins habitent à... Poitiers. Pour un Poitevin qui s’intéresse à sa ville, ce genre d’étude est du pain bénit. A l’époque déjà, la proximité de ses amis et de sa famille justifiait l’attachement de la population à sa cité. Ce lien de cause à effet se retrouve cette année dans les réponses que les sondés ont pu apporter à ce deuxième questionnaire. La vie sociale et familiale constituerait la source principale de satisfaction des Poitevins. Sur une échelle du bonheur de 1 à 10, ils lui accordent une note de 7,9 en moyenne. Un triomphe. Idem pour la santé (7,7). De plus, à en croire l’enquête, ils apprécient plutôt leur quartier ainsi que leur logement. Et leur temps de trajet pour se rendre au travail leur apparaît plus que raisonnable. On est quand même loin du métroboulot-dodo!

L’argent fait bien le bonheur


C’est lorsqu’on évoque les activités professionnelles que le bât blesse. Il suffit de parler niveau de rémunération (5,6) ou conditions de travail (6,3) pour que les Poitevins soient atteints d’une poussée d’urticaire. Conséquence, leur situation financière ne les fait pas sauter au plafond (6,2). “Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !”, disait Jules Renard. Inutile de porter plus loin  l’hypocrisie, une chose est sûre, les deux facteurs sont bel et bien correlés. Mais en comparant les chiffres, étudiants et professeur ont mis en lumière deux paradoxes. D’une part, le bien-être est plus grand chez les Poitevins gagnant moins de 1 000 € mensuels que parmi ceux payés entre 1 000 et 2 000 €. D’autre part, au-dessus de 3 000 €, les Poitevins s’épanouissent en général moins au travail. Ils trouvent le bonheur ailleurs. Olivier Bouba-Olga donne sa version des faits : “Le premier phénomène s’expliquerait par le nombre élevé d’étudiants touchant moins de 1 000 €. Ceux-là restent heureux car ils considèrent qu’il est normal de galérer à ce stade de la vie. Au-dessus de 3 000 €, nous avons affaire à des cadres soumis à une telle pression en termes de performance qu’ils éprouvent moins de satisfaction dans leur métier.” CQFD. Toujours mobilisés sur cette enquête, les étudiants d’Economie appliquée de l’université de Poitiers aboutiront à un véritable portrait-robot des Poitevins d’ici juin.

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