Des objets connectés à l’environnement

D’un côté, les objets connectés permettent d’ajuster les consommations d’eau et d’énergie de la maison. De l’autre, ils font partie d’une filière gourmande en matières premières et énergie. Impossible donc de les déconnecter de la question environnementale.

Claire Brugier

Le7.info

Smartphone, montre, thermostat, caméra, capteur de température, arrosage, collier pour animal… Le nombre d’objets connectés dans le monde est passé de 4 milliards en 2010 à 9,5 milliards en 2020. Les analyses envisageaient une explosion jusqu’à 50 milliards, il n’en est rien. Reste que la croissance, encouragée par la concurrence, est bien réelle. A l’échelle de la France, selon une étude Ifop, 17% des Français auraient acheté un objet connecté pendant le confinement, une majorité pour améliorer leur logement et un tiers pour pouvoir contacter plus facilement leurs proches. En 2017, le marché national des objets connectés représentait déjà 8Md€.

Le secteur de la smart home est le premier marché des objets connectés en France (55%). « Le thermostat connecté permet d’optimiser la consommation énergétique tout en augmentant le confort thermique. L’arrosage connecté, grâce à des capteurs au sol, permet d’économiser de l’eau… Mais de nombreux objets connectés offrent des services qui nécessitent des connexions quasi-permanentes (récupération des données de la montre connectée sur le mobile puis sur votre ordinateur, thermostat connecté…) et consomment de l’énergie tout le temps ou presque », rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Matières premières

L’Ademe pointe également la consommation de matières premières, avec « des objets qui pèsent lourd sur l’environnement ». Comptez 600kg de matière première pour fabriquer un ordinateur de 2kg, 500kg pour une box Internet -maillon essentiel pour utiliser des objets connectés- et pas moins de 70 matériaux pour un smartphone. « Paradoxalement, plus on « dématérialise », plus on utilise de matière. Et plus on miniaturise et complexifie les composants, plus on alourdit leur impact sur l’environnement, constate l’Ademe dans son rapport intitulé « La face cachée du numérique ». En effet, la production de composants complexes exige beaucoup d’énergie, des traitements chimiques et des métaux rares : le tantale, par exemple, indispensable aux téléphone portables. Ou l’indium, indispensable aux écrans plats LCD. »

Si 50% des Français se disent prêts à choisir un objet reconditionné, pour allier maîtrise de leur budget et préservation des ressources naturelles, la hausse du nombre d’objets connectés pose néanmoins la question, sinon de nouveaux métiers, a minima de nouvelles compétences pour professionnaliser la filière réparation et éviter la surproduction de déchets.

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