La chasse à l’arc, une autre approche

Bien qu’assez confidentielle, la pratique de la chasse à l’arc se développe doucement, y compris dans la Vienne où elle a ses adeptes, des passionnés qui apprécient cette autre approche, au plus près de l’animal.

Claire Brugier

Le7.info

La plupart sont chasseurs à l’arme à feu, d’autres l’ont été, certains jamais. Parmi les chasseurs à l’arc de la Vienne, les profils sont divers. De même, cinquante-cinq d’entre eux sont adhérents de la Fédération des chasseurs à l’arc de Charentes-Poitou, d’autres pas. Mais tous ont en commun d’être détenteurs de l’attestation délivrée par la Fédération départementale des chasseurs ainsi que du permis de chasse, condition sine qua non pour pouvoir pratiquer.

« La chasse à l’arc est exigeante », résume Bruno Delaunay, président de la fédération des chasseurs à l’arc Charentes-Poitou. Chasseur depuis quarante-trois ans, il a lui-même découvert la discipline tardivement, grâce à l’insistance d’un oncle. « Aujourd’hui, je suis en transition, car j’ai des chiens courants, mais si j’avais su, j’aurais commencé plus tôt. C’est une passion avec un grand P. »

Dans son jardin, sous un arbre, une cible témoigne de la place qu’a prise cette autre pratique dans son quotidien. « Non seulement il faut avoir une grande connaissance de l’animal, savoir se placer, mais il faut s’entraîner toute l’année. On ne vient pas à la chasse à l’arc par hasard. C’est comme un grand retour à la nature. Et ne pas tirer est aussi un acte de chasse. » A ses côtés, Eric Berland, président d’honneur de l’association, acquiesce. « J’ai commencé par chasser le petit gibier. Je n’avais jamais voulu chasser le grand gibier avant, je pensais que ce n’était pas équitable. » Puis le Mignanxois a découvert la chasse à l’arc, légalisée le 15 février 1995 à l’initiative de Xavier Pechenard, premier président national de la FFCA en 1986.

« Le tir est difficile et rare »

« La chasse à l’arc est une chasse de contact, explique Eric Berland. Le premier grand gibier que j’ai prélevé, j’étais à 5 mètres. Partout où l’on peut chasser à l’arme à feu, on peut chasser à l’arc mais l’approche est différente entre une flèche qui va à 50-60m/seconde et une balle de carabine qui sort à 800m/seconde. On passe plus de temps à quêter l’animal qu’à le prélever. Il a une chance et s’il sort de la zone, dans un rayon de 15-20m, il a gagné. » Lui a connu les débuts de cette pratique, avant que la fédération ne se structure, qu’elle publie un manuel, accède plus facilement à des territoires de chasse. « Au tout début on allait prélever les ragondins dans les marais de Rochefort, les lapins sur l’Ile de Ré… », raconte-t-il. La pratique s’est depuis relocalisée mais elle demeure identique. « C’est toujours un challenge. Le tir est difficile et rare car on essaie de faire la flèche la plus précise possible, pour éviter les mauvaises flèches qui ne font que blesser l’animal. Quoi qu’il arrive, on fait tout pour le retrouver. Chaque flèche porte le numéro du permis de chasse de son propriétaire, ce qui le responsabilise. » Chacune est aussi adaptée à l’arc et au chasseur, à la longueur de ses bras notamment. Les plumes peuvent aussi porter ses couleurs. « Avec 400€ d’équipement, on peut commencer à chasser à l’arc », estime Eric Berland.

Depuis 1995, 17 000 personnes ont obtenu l’attestation. Actuellement, la FFCA compte 
2 100 membres et 170 instructeurs, mais le nombre de chasseurs à l’arc en France est estimé à 7 000.

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