Dans l’œil de James Webb

Le télescope James Webb sera bientôt opérationnel. Son but ? Observer les galaxies lointaines. Eric Chapelle, expert en astronomie à l’Espace Mendès-France nous aide à comprendre les enjeux. Des ateliers et un film sur l’exploration spatiale sont proposés au planétarium.

Romain Mudrak

Le7.info

C’était le jour de Noël. Le 25 décembre dernier, la fusée Ariane 5 a emmené dans ses bagages le téléscope James Webb, le plus ambitieux et le plus cher de toute l’histoire spatiale. Son lancement était attendu depuis plus de quinze ans ! 
Aujourd’hui, ce mastodonte a rejoint son objectif, à 1,5 million de kilomètres de notre planète afin de pouvoir « tourner le dos » à la Terre, et surtout au soleil. Depuis quelques jours, il déploie automatiquement ses immenses miroirs et se met en position de travail. Son rôle va consister à « observer les galaxies très lointaines, les premières à être apparues, afin de savoir comment tout a commencé », explique Eric Chapelle, expert en astronomie à l’Espace Mendès-France.

Pour effectuer sa mission, ce télescope est équipé d’une caméra infrarouge. C’est la différence principale avec Hubble qui, lui, prend essentiellement des photos en haute définition dans le spectre visible de l’œil humain. « Au-delà des sept couleurs de l’arc en ciel, il existe d’autres lumières que l’Homme ne voit pas. L’infrarouge permet d’accéder à des longueurs d’onde différentes, de découvrir des systèmes planétaires en formation qui n’émettent pas encore de lumière visible. » L’autre intérêt de cette technologie est d’identifier les molécules composant l’atmosphère des exoplanètes observées. On pourra même connaître la température et un élément essentiel à la vie. « L’eau absorbe les infrarouges, on peut ainsi déduire de l’observation la présence ou non d’eau », s’enthousiasme Eric Chapelle. Eau, méthane, CO2, dioxyde de carbone sont quelques-uns des éléments qui indiqueront l’existence d’une vie sur ces lointaines planètes. « Mais attention, il faut rester prudent car ces molécules organiques peuvent être produites naturellement. »

Un voyage 
dans l’univers

En attendant de recevoir des informations de James Webb, un film immersif est diffusé lors de chaque atelier « Découverte du ciel » (pendant les vacances, tous les jours sauf le lundi à 16h30) sous la voûte du planétarium de Poitiers grâce à un nouveau système de projection numérique. Intitulé Out there, ce documentaire suisse embarque les visiteurs dans un voyage interstellaire. Les premiers mots donnent le ton : « Pendant des milliers d’années, les Hommes ont cru qu’ils étaient au centre de l’univers. Mais avec l’avancée de la science, nous avons pris conscience de notre erreur. » 
Puis le commentaire se veut optimiste, en précisant que notre Voie lactée n’est qu’une galaxie parmi des centaines de milliards : « Considérant ces dimensions, l’univers a sans doute eu des possibilités infinies de créer d’autres endroits comme la Terre. La question n’est donc pas de savoir si la vie existe ailleurs mais vers où et comment nous devons regarder pour la trouver. » Ne reste plus qu’à ouvrir l’œil…

crédit photo Freepick.com

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