Timides progrès

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

Le7.info

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Service volé. Derrière la métaphore tennistique, une réalité qui fait froid dans le dos. En novembre dernier, TF1 a diffusé ce téléfilm directement inspiré de l’histoire d’Isabelle Demongeot -et de son livre éponyme-, violée par son entraîneur Régis de Camaret entre ses 13 et 22 ans. L’ex-numéro 2 du tennis tricolore s’est longtemps tue, a parlé puis s’est confrontée au scepticisme de son milieu. A force de courage, elle a fini, avec d’autres victimes, par faire condamner son bourreau. Sans doute a-t-elle aussi inspiré les parlementaires français. Dans la loi Sport votée le 2 mars dernier, l’article L321-4 oblige les associations sportives à informer leurs adhérents de « l’existence de garanties relatives à l’accompagnement juridique et psychologique ainsi qu’à la prise en charge des frais de procédure engagés par les victimes de violences sexuelles, physiques et psychologiques ». Pour certains, ces « assurances anti-agression » s’apparentent à un aveu d’impuissance. Comme on ne peut rien faire, il vaut mieux que les athlètes s’assurent. D’autres y voient la volonté de ne pas déstabiliser les fédérations à la veille des Jeux olympiques de Paris 2024, en les obligeant à prendre des mesures plus contraignantes… Heureusement, l’époque évolue, la parole se libère peu à peu et les sanctions commencent à tomber. Les bourreaux ne pourront pas rester cachés très longtemps.

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