Peur des chiens ? Ça se soigne

L’une est éthologue et comportementaliste canin, l’autre est psychologue. Margot Fortin et Claire Boutillier mettent en commun leurs compétences pour délivrer enfants et adultes de leur phobie des chiens.

Claire Brugier

Le7.info

Marre de changer de trottoir dès qu’un chien pointe le bout de sa truffe ? A Poitiers, l’éthologue et comportementaliste canin Margot Fortin et la psychologue Claire Boutillier s’associent pour proposer des ateliers à destination des enfants (à partir de 6 ans) et adultes. Sachant que la France abrite autour de 7 millions de chiens, avoir peur du meilleur ami de l’homme peut vite se révéler incommodant au quotidien. « La cynophobie peut entraîner des comportements de mise en danger, constate Margot. Elle peut aussi être un handicap dans les relations sociales, les loisirs... »

En réponse, les deux professionnelles ont mis au point un programme de six séances. 
« Le premier rendez-vous sert à évaluer le niveau d’anxiété, hors présence d’animaux, précise l’éthologue. On pose des questions, on observe des réactions à la vue d’une image, d’une peluche, d’un bruit d’aboiement… » Il suffit parfois d’une représentation pour réveiller cette crainte démesurée et irrationnelle. Parfois aussi, une meilleure connaissance contribue déjà à l’atténuer. « Il faut décortiquer les croyances. La plupart des personnes ne se sont jamais fait mordre, certaines ont eu des expériences anodines dans leur jeune âge. Les parents peuvent aussi transmettre leur phobie aux enfants. »

Une familiarisation progressive

Les cinq rendez-vous suivants permettent une familiarisation progressive. « Il s’agit d’abord de mettre la personne en présence d’un chien mais sans que cela suscite un état de peur, derrière une vitre, une barrière… » Le labrador beige et le croisé labrador-braque de Weimar de Margot, tout comme le labrador chocolat et la chienne roumaine de Claire, se plient volontiers aux jeux de rôles proposés par leurs maîtresses. « Chaque chien a un tempérament et des compétences différentes, souligne Margot. On leur apprend à courir d’un point A à un point B sans aller vers la personne, à japper sur demande… » Les participants aussi ont des « devoirs à la maison, comme par exemple se rendre dans un endroit où ils seront à proximité d’un chien ».

La zoophobie toucherait 2% de la population française. Margot, elle, ne l’a jamais connue, ni pour les chiens, ni même pour les fourmis, phasmes et cloportes qu’elle observait avec curiosité enfant. L’ancienne étudiante en fac de biologie s’est tout de suite spécialisée en comportement animal. Après sa thèse en éthologie obtenue en 2016 dans le but de « travailler de manière globale avec des animaux », elle est devenue comportementaliste canin en 2018. Elle propose également des ateliers de médiation, convaincue que « l’animal est un médiateur pour augmenter ses compétences, gagner en confiance, communiquer de manière plus sereine ».

Contact : mfortin.ethos@gmail.com. Coût pour les 6 séances : 180€.

À lire aussi ...