La préparation mentale, 
essentielle mais méconnue

Sonia Melisse et Franck Fazilleau interviennent depuis quelques mois auprès des volleyeurs du Stade poitevin. Les deux spécialistes de la préparation mentale les accompagnent sur le chemin de la performance.

Arnault Varanne

Le7.info

Les fans de hockey ont gardé de Franck Fazilleau l’image d’un coach passionné sur le bord de la glace. Et, de fait, l’ancien international a passé quatre saisons sur le banc des Dragons. Depuis, il a migré vers Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron, mais revient à intervalles réguliers à Poitiers avec une autre casquette : 
celle de préparateur mental. Il a passé du temps récemment à Lawson-Body, au « chevet » des volleyeurs du Stade poitevin, et aux côtés de sa complice Sonia Melisse. Lui est maître praticien en hypnose ericksonnienne et Pprogrammation neuro-linguistique (PNL), plus récemment formé à la technique de l’EMDR(*). Elle est sophrologue et applique la méthode Target, d’optimisation des performances.

« Les sportifs ne sont pas à l’abri d’avoir des traumatismes, illustre Franck Fazilleau. Ce sont des humains avant tout. Si vous ne réglez pas certaines choses, ils les traînent sur le terrain. » 
Brice Donat a prévenu ses joueurs en début de saison de l’intervention du binôme. « Plus on tend vers le haut niveau, plus il faut s’entourer de spécialistes, avance le coach du SPVB. Franck a un passé de coach, Sonia de joueuse. Ils savent ce qu’est un groupe. Leur approche ne peut que nous faire du bien. » 
Après plusieurs ateliers de team building au cœur de l’automne, le binôme effectue des piqûres de rappel régulières auprès des uns et des autres, plutôt en format individuel.

« Inhérent 
à la performance »

Gestion du stress, des émotions, des erreurs, confiance en soi, concentration, atteinte d’objectifs, motivation... La préparation mentale se décline à l’envi autour de la notion de performance, avec « des outils tels que la visualisation mentale ou la PNL »,
 décrypte la dirigeante d’Actions coaching. Ce qui vaut pour les athlètes vaut aussi pour les entraîneurs. Sonia Melisse en a accompagné plusieurs sur le renforcement de la cohésion au service de la performance collective. Du basket au hand, en passant par le volley, de Saint-Amand-les-Eaux à Celles-sur-Belle, la cadre dans les ressources humaines a accumulé une belle expérience. Qui lui fait dire qu’« intégrer la prépa mentale comme inhérente à la performance » demande une ouverture d’esprit. « Ceux qui s’engagent dans cette démarche le font pour deux raisons. Ils viennent nous voir pour passer un cap ou pour régler une problématique spécifique ».

Au Stade poitevin volley, ce travail au long cours va se poursuivre jusqu’à la fin de la saison. Une question affleure : comment mesurer le résultat sur les comportements individuels et les résultats collectifs ? Après avoir performé à Nantes-Rezé, Poitiers s’est pris les pieds dans le tapis face à Paris avant de gagner à Toulouse et face à Nice... « Le sauveur ou le pompier de service, ça n’existe pas », balaie Brice Donat. Sonia Melisse évoque de son côté la nécessité d’objectiver les résultats « à partir de critères définis ensemble ». 
« Un coach m’a dit un jour qu’il avait vu l’une de ses joueuses évoluer d’un point de vue technique mais surtout en tant que femme. Ça dit beaucoup de choses. »

(*)Eye Movement Desensitization and Reprocessing, désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires en français.

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