Qu'est-ce que tu veux faire plus tard dans la vie ?

Le Regard de la semaine est signé Manon Zahnd.

Le7.info

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A l'heure où nous nous posons la question de savoir si nous allons devoir travailler davantage, deux records viennent de voler en éclat dans notre pays : celui du nombre de création d'auto-entreprises et de reprise d'études des seniors. Faut-il donc s’interroger sur sa capacité à durer dans son métier ou sa capacité à changer ? « Que veux-tu faire plus tard ? » On m'a posé cette question très jeune. Je la trouvais stressante parce que j'avais l'impression qu'elle allait conditionner définitivement mon choix d'étude, et sans doute, mon parcours professionnel à vie. 

Pour mémoire, à trois moments essentiels de notre histoire, les répertoires des métiers ont été complètement bouleversés. Il y a un siècle, avec l'arrivée de la vapeur, la mécanisation des outils de travail a été suivie d'un exode rural. Il y a soixante ans, simplification des tâches et le développement du travail à la chaîne ont créé une génération d’emplois dans les usines. Puis, avec l’arrivée de la robotique, ces tâches répétitives ont migré vers des emplois de services. A chaque fois, nos aînés se sont adaptés. 

Depuis 2010, c’est-à-dire un peu moins d’une quinzaine d’années, le numérique s’est invité à la fête, et avec lui l’intelligence artificielle. Cela a fait évoluer certains métiers sans pour autant les faire disparaître. Un écrivain peut être soulagé que sa mise en page et la correction orthographique de son travail soient faites par un logiciel, un médecin peut, par l’intermédiaire de la machine, disposer des premières informations sur l'état de santé de son patient. Conseillé par son enseignante, un élève pourra s’entraîner grâce à des applications numériques. Mais d'après moi, aucune machine ne pourra changer le style rédactionnel d'un roman, avoir une perception de l'état de santé d'un patient aussi fine que celle donnée par un être humain ou évaluer l'état de fatigue d'un élève et l'opportunité d'une pause. 

D'autres métiers continueront d'apparaître. Avec le développement du Web et la préservation de l’environnement, nous souhaitons la bienvenue aux community managers, aux maraîchers bio, aux coachs spécialisés dans la cyberdépendance et la bigorexie (addiction au sport). Nous ne pouvons dire quels métiers nous ferons au cours de notre vie mais il me semble très opportun d’avoir confiance en notre capacité à en changer et à nous adapter comme nos ainés l'ont fait avant nous. 

CV express
Citoyenne du monde. Multitâche avec un ADN proactif. Formatrice pédagogique en numérique et, dans les heures de la journée qui lui restent, coach de vie, praticienne en shiatsu et en hypnose. Runneuse, nageuse, aimant défier ses limites. Adoptée par la Côte d’Azur, exportée vers le Poitou-Charentes depuis vingt ans.

J'aime : la vie, le soleil, la nature, les disciplines du bien-être, les personnes authentiques et leur histoire, cuisiner des plats du monde.

J’aime pas : l’inertie, penser que l’on ne peut rien changer dans nos vies.

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