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L’été 2022, marqué par trois épisodes caniculaires, a été le plus meurtrier depuis 2003. La Nouvelle-Aquitaine a enregistré 436 décès de plus que la normale, 22 rien que dans la Vienne, malgré les effets du plan canicule.
Gros coup de chaud sur le peloton. Le dernier championnat de France de cyclisme sur route s’est déroulé sous une chaleur étouffante. Seuls 23 coureurs -sur 129- sont parvenus à franchir la ligne d’arrivée. Dans la Vienne, les foulées neuvilloises ont eu lieu cette année en avril et non en juin pour éviter tout risque de canicule. Malgré tout, les athlètes ont encore subi de fortes températures… C’est un fait : nos organismes souffrent à l’épreuve du réchauffement climatique.
Vingt ans après la canicule d’août 2003 et ses presque 15 000 décès « en excès », Santé publique France vient de publier une étude relative à la surmortalité liée aux canicules et plus largement aux vagues de chaleur. L’établissement public dépendant du ministère de la Santé estime à 33 000 le nombre de décès attribuables à la chaleur sur la période 2014-2022, entre le 1er juin et le 15 septembre, dont deux tiers (23 000) de 75 ans et plus. Ce chiffre global occulte toutefois les disparités d’une année sur l’autre. 2022, qui a cumulé chaleur, pollution de l’air et fragilisation de certaines populations, bat tous les records avec près de 7 000 décès « en excès », dont 29% pendant les canicules. Dans la Vienne, on en a noté 22 sur le seul épisode de juin 2022, soit 36 % de plus que la normale. « Ce sont des décès toutes causes confondues, il faudrait aller plus loin dans l’analyse pour les lier avec certitude à la chaleur », précise Laure Meurice, épidémiologiste au sein du bureau néo-aquitain de Santé publique France.
« ça ne va pas aller en s’arrangeant »
« Dans la pratique quotidienne, je n’ai rien remarqué qui corrobore cette étude, constate le Dr Philippe Bouchand, représentant dans la Vienne de l’URPS médecins libéraux. L’épisode de 2003 a sensibilisé les individus. » Et plus généralement la société. Dès 2004, un plan canicule a été mis en place, renforçant les dispositifs de veille et d’alerte sanitaire. « Pour fonctionner, l’organisme produit de l’énergie mais il lui en faut également pour se défendre de la chaleur. Il doit donc en produire plus, ce qui le met mécaniquement en surchauffe. Le thermostat se dérègle, de même que les mécanismes d’alerte et de défense », simplifie le Dr Bouchand.
Si les enfants en bas âge et les personnes âgées sont naturellement plus sensibles, ils ne sont pas les seuls à être affectés. Les adultes présentant des pathologies chroniques, de type cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques ou autres, sont aussi plus vulnérables. « Depuis deux ans, le nombre de passages aux urgences est en baisse, il a même atteint en 2022 son niveau de 2015, mais il est certain qu’en cas de fortes chaleurs, on s’attend à un afflux de patients qui décompensent des pathologies », note le Pr Mimoz, chef du service des urgences du CHU. Au cours des canicules de 2022, 978 passages aux urgences (dont 63,9% suivis d’une hospitalisation) et 376 actes SOS Médecins ont été enregistrés en Nouvelle-Aquitaine. « Ces chiffres restent relativement modérés, observe Laure Meurice. Mais il y a une intensification du réchauffement qui ne va pas aller en s’arrangeant. » Météo France table déjà sur des températures supérieures aux normales cet été.
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samedi 05 octobre