Bye bye Kennedy, le film d’une vie

En guise d’adieu à l’emblématique tour Kennedy, à Poitiers, résidents et animateurs ont, en partenariat avec le centre d’animation des Couronneries, réalisé un moyen-métrage entre réel et fiction. Bye bye Kennedy est à découvrir vendredi à Carré bleu.

Claire Brugier

Le7.info

Il n’y a plus âme qui vive dans l’espace Kennedy. Dans le cadre du projet de rénovation urbaine, les 18-30 ans de la Résidence habitat jeunes de Poitiers ont emménagé à ses pieds, dans un immeuble flambant neuf et moitié moins haut baptisé Barangaï K2. Au printemps dernier, les adieux à la tour emblématique du quartier des Couronneries, bâtie en 1970, ont été festifs et artistiques. Mais tout n’avait pas été dit. Un tournage couvait, qui s’est officiellement achevé au lendemain de la fermeture de la tour Kennedy, officieusement dans la cave d’un immeuble voisin au décor similaire. Le résultat, porté par Barangaï K2 et le centre d’animation des Couronneries (Cac), est un moyen-métrage de 45 minutes qui sera présenté pour la première fois vendredi à Carré Bleu. « Un film imaginé et inspiré de faits réels », 
résume Steve Deniau, animateur de la Résidence habitat jeunes. Documentaire ou fiction ? 
Un peu des deux... A l’origine, l’idée était de « travailler sur la mémoire du quartier et de la résidence Kennedy, note Gilles Guillaume, Monsieur Cinéma du Cac. Nous avons consulté les résidents et plein d’idées très hétéroclites, loufoques parfois, sont ressorties, autour de ce qu’ils y avaient vécu. Un vrai vivier à histoires, des tranches de vie que la fiction a permis de souligner, voire d’exagérer. »

La tour, un personnage

Au total, une trentaine de personnes, animateurs et résidents, ont participé à la fabrication de cet objet cinématographique unique. « Sur le tournage, il y avait à la fois une urgence et une vraie exigence. La tour est le personnage central du film, qui a pour squelette l’ascenseur, avec une histoire à chaque étage, en lien avec un résident. » 
L'espace Kennedy comprenait 
13 étages, le film ne déroule pas autant d’histoires… à cause des pannes d’ascenseur bien sûr ! 
Elles font partie des souvenirs partagés des résidents -plus de 2 500 au total-, comme 
« les infestations de cafards, les trafics, les pannes électriques, l’insécurité ressentie parfois par les filles… », jettent pêle-mêle Dragan et Louis, deux d’entre eux. Il n’y avait pourtant pas que des choses qui fâchent à K1. « Les cuisines étaient collectives, il n’y avait pas d’accès à Internet… Alors tout le monde se retrouvait en bas. Aujourd’hui, l’immeuble est plus confort… » Mais il a perdu en convivialité. « A K1, il y avait plus de partage car les jeunes vivaient dans des conditions pas croyables et cela créait de la cohésion », complète Elodie, ravie de cette « expérience de tournage hyper-enrichissante ». 

Pendant plus de quatre mois, les comédiens-réalisateurs amateurs n’ont pas compté le temps passé. « Ils y ont mis ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ne voulaient pas revivre et ce qu’ils auraient aimé y vivre », glisse Gilles Guillaume, le tout accompagné d’une bande-son signé Steve Deniau. 


Bye bye Kennedy, vendredi à 20h, à Carré bleu, à Poitiers (à partir de 8 ans), suivi de la cérémonie des K d’or, du making-of (15min) et d’un débat. Facebook et Instagram Barangaï #K2 Animations.

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