Aujourd'hui
Grand Châtellerault bénéficie du dispositif Territoires d’industrie jusqu’en 2027 et envisage de lancer une école de production. Un modèle éprouvé à Cholet dans la chaudronnerie, qui semble satisfaire les futurs professionnels comme les entreprises.
Avec plus de 40% des effectifs du secteur marchand, Grand Châtellerault fait assurément partie des territoires de la région les plus industrialisés. Ajoutez à cela que 3 000 CDI ont été créés entre 2018 et 2022 et vous obtenez un éco-système assez unique... mais qui doit en permanence gérer la pénurie de main-d’œuvre. « Il faut que nous arrivions à promouvoir nos métiers auprès des jeunes et à leur montrer qu’il n’y a pas que les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et la com’. Il y a aussi un avenir dans notre secteur », veut croire David Lemaitre, directeur général d’Euroslot (Scorbé-Clairvaux) et impliqué dans la phase II
du programme Territoires d’industrie.
Parmi les idées du comité de pilotage figure la création d’une « task force sur l’emploi avec tous les partenaires », « la mise en adéquation des formations avec les besoins » (David Lemaître) ou encore l’émergence d’une école de production pour montrer que « l’industrie ce n’est plus Zola ». Qu’ès-aco ? Il en existe soixante-et-onze en France mais celle qui intéresse le plus dans le Châtelleraudais se situe à Cholet. Spécialisée dans la chaudronnerie, l’IFTO entre dans sa cinquième année de fonctionnement. « Un élève qui sort de chez nous est deux à trois fois plus autonome qu’un autre issu d’un lycée professionnel ou d’un CFA », assure Mickaël Dubreuil, responsable de production de l’école.
Savoir-être et savoir-faire
Dans les Mauges, 29 élèves de CAP et bac pro 1re et 2e années travaillent directement en sous-traitance pour vingt entreprises du Choletais, du bâtiment, de l’agroalimentaire... « Les cours théoriques sont adaptés à la pratique, les jeunes passent deux tiers du temps en atelier », ajoute Mickaël Dubreuil. Inox, acier, alu... Les apprentis « font toutes les pièces de A à Z », avec un système de tutorat entre CAP et bac pro. « Chaque semaine, un élève est responsable de l’atelier, ce qui lui permet aussi d’acquérir de l’expérience dans le management. » L’IFTO compte dix encadrants en équivalent temps plein et trois bénévoles.
L’école travaille au-delà du savoir-faire « sur le savoir-être en entreprise ». « C’est pour cette raison que les élèves doivent obligatoirement être internes, cela nous permet de travailler sur les notions de rythme et d’exigence. » Sitôt leur formation terminée, tous intègrent une entreprise, souvent celle pour laquelle ils ont travaillé. Certains choisissent a contrario de poursuivre en BTS. L’IFTO est financée en partie grâce au chiffre d’affaires généré, les mécènes et la taxe d’apprentissage abondant aussi le budget. A Châtellerault, on se donne trois ans pour monter la sienne, 2027 correspondant à la fin de la deuxième phase de Territoires d’industrie.
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