
Hier
Avec plus de 40% des effectifs du secteur marchand, Grand Châtellerault fait assurément partie des territoires de la région les plus industrialisés. Ajoutez à cela que 3 000 CDI ont été créés entre 2018 et 2022 et vous obtenez un éco-système assez unique... mais qui doit en permanence gérer la pénurie de main-d’œuvre. « Il faut que nous arrivions à promouvoir nos métiers auprès des jeunes et à leur montrer qu’il n’y a pas que les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et la com’. Il y a aussi un avenir dans notre secteur », veut croire David Lemaitre, directeur général d’Euroslot (Scorbé-Clairvaux) et impliqué dans la phase II
du programme Territoires d’industrie.
Parmi les idées du comité de pilotage figure la création d’une « task force sur l’emploi avec tous les partenaires », « la mise en adéquation des formations avec les besoins » (David Lemaître) ou encore l’émergence d’une école de production pour montrer que « l’industrie ce n’est plus Zola ». Qu’ès-aco ? Il en existe soixante-et-onze en France mais celle qui intéresse le plus dans le Châtelleraudais se situe à Cholet. Spécialisée dans la chaudronnerie, l’IFTO entre dans sa cinquième année de fonctionnement. « Un élève qui sort de chez nous est deux à trois fois plus autonome qu’un autre issu d’un lycée professionnel ou d’un CFA », assure Mickaël Dubreuil, responsable de production de l’école.
Dans les Mauges, 29 élèves de CAP et bac pro 1re et 2e années travaillent directement en sous-traitance pour vingt entreprises du Choletais, du bâtiment, de l’agroalimentaire... « Les cours théoriques sont adaptés à la pratique, les jeunes passent deux tiers du temps en atelier », ajoute Mickaël Dubreuil. Inox, acier, alu... Les apprentis « font toutes les pièces de A à Z », avec un système de tutorat entre CAP et bac pro. « Chaque semaine, un élève est responsable de l’atelier, ce qui lui permet aussi d’acquérir de l’expérience dans le management. » L’IFTO compte dix encadrants en équivalent temps plein et trois bénévoles.
L’école travaille au-delà du savoir-faire « sur le savoir-être en entreprise ». « C’est pour cette raison que les élèves doivent obligatoirement être internes, cela nous permet de travailler sur les notions de rythme et d’exigence. » Sitôt leur formation terminée, tous intègrent une entreprise, souvent celle pour laquelle ils ont travaillé. Certains choisissent a contrario de poursuivre en BTS. L’IFTO est financée en partie grâce au chiffre d’affaires généré, les mécènes et la taxe d’apprentissage abondant aussi le budget. A Châtellerault, on se donne trois ans pour monter la sienne, 2027 correspondant à la fin de la deuxième phase de Territoires d’industrie.
À lire aussi ...