Jugés coupables, en première instance, de violences volontaires sur fonctionnaire de police, Samuel Bastard et Jean-Salvy Compte ont vu leur condamnation confirmée ce matin par la Cour d’Appel.

Nicolas Boursier

Le7.info

« Cette affaire a pris quatre mois de ma vie, pour rien. C’est dégueulasse. » Jusque-là stoïque, Samuel Bastard s’est soudain effondré.

Quatre mois, donc, après avoir été reconnu coupable de jet de projectiles en direction des forces de l’ordre, dans le cadre des « violences » du 10 octobre, l’étudiant poitevin a sans doute vu ses derniers espoirs de relaxe s’évanouir.

Ce matin, l’arrêt de la Cour d’Appel a ainsi confirmé, pour lui-même et son copain Jean-Salvy Compte, la décision attaquée de culpabilité dans les faits reprochés.

Si la peine a été réduite de six mois de prison, dont un ferme, à six mois avec sursis, elle n’est que l’arbre qui cache la forêt. « Cela ne les lave pas pour autant, insiste la maman de Jean-Salvy Compte. Aujourd’hui, ils ne sont toujours pas reconnus innocents. Je reste malgré tout persuadée que la vérité, d’une manière ou d ‘une autre, éclatera un jour. »

Inégalité de sanctions

L’avocate des deux prévenus, Me Simone Brunet, affiche pour sa part son écœurement. « Ce dossier était mal ficelé, la Cour d’Appel l’a récupéré en bout de course, maugrée-t-elle. Mes clients sont usés, abîmés. Ce qui leur arrive est lourd, trop lourd. »

Et Mme Brunet de stigmatiser une « rupture d’égalité dans les sanctions prononcées. ». « Personnellement, poursuit-elle, je n’ai rien contre le jeune qui a brisé la vitrine de la Caisse d’Epargne, ce même jour du 10 octobre. Mais lui a reconnu les faits et a également été condamné à six mois avec sursis » 

Samuel et Jean-Salvy, eux, ont nié ces faits. Et ont déjà payé à la société quinze jours de leur jeune existence en prison. « Ca, je ne vois pas comment on pourra les leur rendre », fatalise Me Brunet.

Quant au pourvoi en cassation, seul horizon possible, désormais, pour la relaxe espérée, il n’est pas certains que les jeunes étudiants y recourent. « Je suis partagé entre l’envie de fuir les tribunaux et celle de faire reconnaître mon innocence », admet Jean-Salvy. Laquelle sera la plus forte ?

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