L’immobilier a toujours du crédit

Les conditions de prêts restent très favorables pour les primo-accédants et les investisseurs locatifs, même si le Haut comité de stabilité financière a émis des recommandations, applicables dès janvier 2022.

Arnault Varanne

Le7.info

A l’aube du premier confinement, en mars 2020, certains oracles avaient prédit des faillites en cascade, des centaines de milliers de destructions d’emploi... Sombre perspective pour le marché de l’immobilier. Un an et demi après, non seulement le scénario catastrophe ne s’est pas produit, mais on est plus proche de la surchauffe que de l’atonie ! Au point que le Haut Conseil de stabilité financière, a émis plusieurs recommandations le 29 septembre dernier. « Considérant que l’endettement des ménages est passé de 53,4% à 100,9% entre le 1er trimestre 2020 et le 1er trimestre 2021 », le HCSF appelle à la prudence.

L’organisme rappelle que le 
« taux d’effort (d’endettement, ndlr) des emprunteurs de crédit immobilier » ne doit pas dépasser 35%. Et que la « maturité du crédit » ne doit pas excéder 
25 ans, sauf exceptions. Des règles auxquelles les banques 
« arrivaient à déroger un peu », estime Nicolas Bataille, directeur des agences Meilleurtaux.com de Poitiers et Châtellerault. Les seules dérogations possibles à partir du 1er janvier 2022 concerneront les acquéreurs de leur résidence principale et les primo-accédants. « Cela devient très compliqué d’acheter une maison sans un apport, au moins de 10% de l’investissement total », témoigne un autre courtier de la place de Poitiers.

Plus de renégociations

En dépit d’une légère hausse, les taux d’intérêt restent encore très favorables. « Hallucinants » même pour Nicolas Bataille. A 0,85% sur 25 ans, même si on monte, le taux sera attractif... » Le directeur d’agence reconnaît cependant que l’apport et le taux d’endettement comptent encore plus qu’avant dans les critères bancaires. « Après, les banques se sont fixées des objectifs ambitieux en 2022. Elles veulent gagner de nouveaux clients à travers de futurs propriétaires. » Cette politique de taux bas facilite aussi les renégociations de prêts. « Sans toucher à leur mensualité, certains de mes clients arrivent à financer des travaux ou une piscine, il y a aussi de belles opportunités à saisir. »

Si les conditions d’octroi d’un prêt restent peu ou prou équivalentes, avec un marché de l’immobilier florissant, ça bouge en revanche sur le front des assurances de prêts (cf. page 10). Là encore dans l’intérêt du consommateur. Au-delà, l’annonce par le Crédit Mutuel de l’abandon des questionnaires de santé (cf. page 8) a agi comme un détonateur. La banque mutualiste sera-t-elle suivie par ses consœurs dans les mois à venir ? 

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