Poitiers en dessins sur Instagram

Rémi Cochin interprète à l’encre de Chine des bâtiments méconnus de Poitiers. Ses œuvres sont visibles sur Instagram et à partir de mercredi au Manoir de Beauvoir.

Claire Brugier

Le7.info

Rémi Cochin n’a pas choisi le nom de son compte Instagram par hasard. Les_cariatides_indecises ont en commun avec l’ex et peut-être futur étudiant… l’architecture et l’indécision. Entre poursuivre sa licence par un master et la voie d’artiste qu’il a empruntée depuis février 2021, le jeune Poitevin de 23 ans hésite. Seule certitude : « Je veux promouvoir le patrimoine de Poitiers », lâche-t-il. La crise sanitaire, en l’incitant à quitter son petit appartement parisien pour mieux vivre les confinements chez ses parents, l’a amené à (re)découvrir la ville. Un incroyable terrain d’observation pour un étudiant en architecture, passionné depuis l’enfance par les châteaux et le dessin. 
« Je suis le seul de ma promo à avoir continué à dessiner à la main, sourit-il, ouvertement réfractaire aux logiciels idoines. J’utilise beaucoup l’encre de Chine, elle ne donne pas droit à l’erreur. » Pour le dessin, Rémi est de la vieille école, mais quoi de mieux qu’Instagram pour partager sa passion avec le plus grand nombre !

« Des bâtiments 
moins connus »

« De Paris, Poitiers c’est le Futuroscope », s’indigne le jeune homme. Dès mars, il a donc créé un compte, avec trois rubriques : « C’est quoi ? » pour les termes spécifiques d’architecture, « Le Saviez-vous ? » pour des anecdotes sur Poitiers, et la troisième dédiée à l’architecture contemporaine. Avec de plus en plus d’informations sur l’Hôtel Gilbert. Vous connaissez ? 
Il s’agit de l’immeuble Art déco qui abrite le tribunal administratif, 15 rue de Blossac. « Je veux faire découvrir des bâtiments méconnus », explique l’artiste. L’Hôtel Gilbert est le premier d’une longue série. Il en a dessiné les trois façades et dix-sept détails de ferronnerie. « Ce ne sont pas des relevés, plutôt des interprétations. J’aime étudier les proportions, comprendre ce qui est harmonieux. » La seule rosace lui a demandé une quarantaine d’heures de travail. Les vingt cadres seront visibles au Manoir de Beauvoir à partir de mercredi. Suivront des dessins du manoir puis de l’Hôtel Central (à côté de l’hôtel de ville), qui seront exposés sur place. Point commun : ces trois bâtiments sont signés André Ursault (1894-1971).

Dessins de l’Hôtel Gilbert, au Manoir de Beauvoir à partir de mercredi et jusqu’à fin décembre. A retrouver sur Instagram : Les_cariatides_indecises.

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