Rentrée - Une reprise la plus normale possible

Environ 70 000 élèves des établissements publics et privés feront leur rentrée jeudi dans la Vienne. Le contexte sanitaire est toujours marqué par la Covid-19, avec toutefois un atout supplémentaire : le vaccin.

Romain Mudrak

Le7.info

Niveau 2. C’est le protocole sanitaire retenu, sur une échelle de 4, par le ministre de l’Education nationale pour cette rentrée. Jean-Michel Blanquer l’a annoncé dans les colonnes du Journal du dimanche. Sur la forme d’ailleurs, les syndicats d’enseignants ont unanimement dénoncé la méthode. « Encore une fois, on apprend les consignes très tardivement via un journal, de surcroît payant », résume l’un de leurs représentants. La réconciliation n’est pas pour demain.

Cours en présentiel dans les écoles, collèges et lycées, masque obligatoire (uniquement) à l’intérieur dès le primaire, brassages limités, aération renforcée… La rentrée des 60 000 élèves de la Vienne (250 000 au sein de l’académie) sera encore marquée par la menace de la Covid-19. La nouveauté ? Dans le primaire, une classe fermera pendant sept jours si un cas positif est déclaré. Dans le secondaire, les non vaccinés rentreront à la maison, tandis que les élèves à jour resteront en classe. Evidemment, cette distinction a vite fait réagir la communauté éducative. D’autant que les mêmes enseignants devront assurer la continuité pédagogique en classe et à distance (lire ci-dessous). Reste à espérer que le nombre d’élèves concernés diminuera au rythme des injections.

Tensions sur les postes

Le vaccin, c’est « l’atout supplémentaire qui nous permet d’être plus sereins », estime Jean-Michel Blanquer. Alors, où en est celle des 12-17 ans ? Dans la Vienne, 64,3% (chiffre actualisé au 30 août) d’entre eux ont reçu leur première dose, selon la préfecture. Sans doute un effet du pass sanitaire, bientôt indispensable pour pratiquer des activités extrascolaires. Autrement dit, il ne resterait donc que quatre ados sur dix -et leurs parents- à convaincre. Une campagne de vaccination ciblée vers ce public est programmée. Soit les élèves se rendront dans le centre le plus proche de leur établissement, soit une équipe médicale se déplacera en lien avec la maison de santé de la commune. Le tout sur le temps scolaire. Dès jeudi, 440 places seront réservées au vaccinodrome du parc des expositions. 270 le lendemain. Notez que l’autorisation d’un parent est nécessaire jusqu’à 16 ans. Côté enseignants, 78% d’entre eux disposent d’un schéma vaccinal complet, selon le ministère. 11% attendent la seconde dose.

Jean-Michel Blanquer a prédit une « rentrée la plus normale possible ». Le revers de la médaille pour les syndicats, c’est que les suppressions de postes annoncées ne seront donc pas remises en cause. « Dans le premier degré, il reste un poste à attribuer à la rentrée. Comment remplacer les collègues absents ? », déplore Cécile Capy-Gilardot, secrétaire du SE-Unsa 86. « Dans les collèges et lycées, nous avons besoin de renforts en professeurs, infirmiers et à la vie scolaire, souligne Julien Dupont, du Snes-FSU. Les classes à plus de 30 élèves existent toujours. 698 assistants d’éducation supplémentaires annoncés pour 
11 000 établissements, c’est insuffisant. » Avec FO, la CGT Educ’action et Sud, la FSU appelle déjà à la grève le 23 septembre en faveur d’un « plan d’urgence pour l’Ecole ».

Au sujet des cours à distance pour les collégiens et lycéens non vaccinés, la rectrice Bénédicte Robert a précisé les choses ce mardi 31 août à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse de rentrée : « Les établissements ont reçu la consigne de mettre à jour leur plan de continuité pédagogique. Plusieurs modalités sont possibles. En hybride synchrone, les élèves à distance verront les documents et pourront interagir avec les enseignants via une sorte de robot de téléprésence. Autre cas de figure, les professeurs se coordonneront pour transmettre les cours et les devoirs en passant comme avant par la solidarité de classe. Ce sera pour un temps court. »

 

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