Chauffage : la bataille des énergies

La nouvelle hausse du tarif du gaz, de 9% le 1er septembre, va-t-elle accélérer la transition des modes de chauffage vers d’autres énergies ?  Rien n’est écrit. Seules certitudes : les tarifs des énergies fossiles vont poursuivre leur croissance et le chauffage bois progresse.

Claire Brugier

Le7.info

Le prix du gaz ne cesse d’augmenter : 1,1% en mai, 4,4% en juin, 9,96% en juillet, 5,3%en août et 8,7% à partir du 1er septembre dernier. En fonction de l’usage toutefois, l’évolution du tarif réglementé diffère. Pour le chauffage, il pointe à 9% ce mois-ci. 10,7 millions d’abonnés sont concernés. Pour autant, « le prix de l’énergie ne prime pas sur les impossibilités techniques », constate Denis Allaume, conseiller à l’Espace Info Energie de Grand Poitiers. En d’autres termes, les particuliers font avec la configuration de leur logement. Certes, « le gaz devient de moins en moins intéressant » mais les usagers n’ont souvent d’autre choix que de subir.

« On évite d’installer du gaz aujourd’hui car les prix ont tendance à augmenter. Mais sur certains types de bâtiments, nous n’avons pas le choix compte tenu de la puissance nécessaire, confirme Antoine Vérité, adjoint chargé d’affaires chez Sorégies Services, qui intervient pour 90% dans de la rénovation. Nous essayons de tendre vers la pompe à chaleur. C’est le meilleur moyen de faire des économies sur le long terme, même si le coût est plus conséquent à l’achat et qu’elle est limitée en termes de volume. Au-delà de 20kW ce n’est plus intéressant financièrement. Typiquement, dans une longère, avec de grands volumes et beaucoup de surface, il vaut mieux choisir une chaudière à granulés bois. » Des labels comme Flamme verte garantissent un certain rendement énergétique et une émission de polluants limitée.

Le bois pousse

Les tarifs des différentes énergies ne laissent pas de place au doute sur les plus économiques : 0,15€/kWh pour l’électricité (0,12kWh en pompe à chaleur) et l’équivalement pour le propane en citerne, 0,09€/kWh pour le gaz et le fuel, 0, 06€/kWh pour les granulés bois et 0,03€/kWh pour les bûches. Ces chiffres sont tempérés par les coûts d’installation des différents systèmes et les aides mises en place pour inciter les usagers à aller vers des énergies renouvelables conditionnent souvent l’investissement, notamment pour le remplacement des chaudières fuel, dont la fin -des installations- est programmée pour mi-2022. Parallèlement, le bois s’impose de plus en plus sur un marché influencé par la hausse trop régulière du prix des énergies fossiles.

Aujourd’hui, le délai entre la signature du devis et l’installation d’un système de chauffage oscille entre un mois et demi et deux mois. Le confinement semble avoir encouragé les demandes, « mais on risque d’être confrontés à des problèmes d’approvisionnement fin 2021-début 2022 et donc à ce que les fournisseurs augmentent leurs prix », prévient Antoine Vérité.

Alors, évidemment, on ne peut guère faire l’impasse sur un système de chauffage mais, rappelle Denis Allaume, « l’énergie la moins chère reste celle que l’on ne consomme pas. Donc, avant-même de penser chauffage, il faut penser isolation. »

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